Concevoir un site Web de qualité ne s’improvise pas. Pour qu’un site Web soit utile et utilisable, en plus d’un contenu pertinent, il doit répondre à trois règles de base : l’ergonomie, l’intéropérabilité et l’accessibilité.
Ergonomie
Ergonomie = efficacité et praticité
L’ergonomie d’un site web se définie par sa capacité à être utilisable par le plus grand nombre de personnes avec un maximum de confort de navigation.
Pour travailler efficacement sur l’ergonomie d’un site, il est important de considérer les différents profils des internautes. Tous n’ont pas la même attente, ni les mêmes habitudes. Chacun cherche l’information qui le concerne selon un comportement qui lui est propre. Le niveau de connaissance est variable, la plupart des internautes sont loin d’être des passionnés et beaucoup ne sont pas encore familiarisés à l’usage du Web, usage qui dépend également de l’âge et du niveau d’éducation. Quant à l’équipement, il est une difficulté majeure, résolution d’écran, navigateur, débit…, autant de diversité dont il faut tenir compte.
Quelques critères d’ergonomie :
Identité :
Pour que l’internaute reconnaisse rapidement le site d’une entreprise, d’une organisation, d’une collectivité, …, celui-ci doit avoir une identité. Celle-ci se matérialise par une charte graphique uniforme sur toutes les pages et un logo présent au même endroit sur chacune d’elle. Quel que soit le choix des couleurs, jusqu’à trois, et des illustrations, la structure des pages et le graphisme doivent rester cohérents sur l’ensemble du site.
Sobriété :
L’internaute vient avant tout chercher une information précise, et dans la plupart des cas obtenir le maximum d’informations en un minimum de temps. La crédibilité du site est renforcée par sa simplicité. Aussi tout ce qui peut nuire à la rapidité, l’accessibilité et la lisibilité est à éviter, tels que les animations (GIF animés, balises clignotantes …), les téléchargements de plug-in, les langages inadaptés et les pages surchargées par trop d’images. L’essentiel de l’information doit être visible dès l’affichage de la page.
Lisibilité :
Le contenu doit être clair et aéré par des paragraphes et des titres de différents niveaux pour faciliter la lecture à l’écran. Les textes doivent être hiérarchisés par importance, l’information la plus importante étant visible en haut de la page.
Praticité :
La navigation est primordiale pour fidéliser le visiteur. A tout moment il doit savoir :
où il est : un module de navigation ou «fil d’Ariane» indique la position de la page en cours par rapport à l’arborescence principale.
où il est déjà allé : Les liens sur les documents déjà parcourus sont de préférence d’une autre couleur.
où il peut aller : L’internaute doit trouver rapidement l’information qu’il cherche sans être perdu dans un dédale de pages.
Il est fortement recommandé d’utiliser un menu de navigation stable et commun à toutes les pages.
L’accès à la page d’accueil ou à n’importe quelle rubrique doit pouvoir se faire d’un seul clic. Publier de l’information ne suffit pas, il faut s’assurer qu’elle est visible et trouvable. Dans l’idéal, les rubriques sont facilement repérables et intuitives, les sous-rubriques sont aisément navigables, les intitulés des items de navigation sont compréhensibles par tous.
Un plan du site accessible sur toutes les pages est un bon moyen pour aider l’internaute à se situer. Une zone de recherche peut aussi lui être proposée.
Rapidité :
Pour fidéliser l’internaute, il est important de penser au temps de chargement des pages. Lorsque celles-ci sont trop longues à s’afficher, il peut se décourager et partir ailleurs. La limite maximum en terme de délai d’affichage est de 15 secondes. Le temps de chargement dépend de la connexion, du poids des pages et des images. Le poids d’une page, avec les graphismes associés, peut être compris entre 50 et 80 Ko.
Pour éviter le défilement horizontal, il convient de faire correspondre la taille de la page à la résolution d’écran la plus utilisée, qui est encore de 800×600. D’autre part, les images doivent être optimisées pour le Web et enregistrées sous un format adapté. Pour un affichage convenable, elles ne doivent pas dépasser 30 à 40 ko.
Accessibilité
Un site Web doit être consultable universellement quel que soit la configuration logicielle et matérielle ou le handicap de l’internaute.
Les formats utilisés doivent être consultable en mode texte, aussi les applications graphiques sans alternative textuelle et les animations complexes sont à éviter. Les images et les photos sont uniquement utilisées pour mettre en valeur le contenu et sont suivies d’une légende si le contexte ne suffit pas à les rendre explicites (grâce à l’attribut alt).
Toute illustration graphique non en rapport avec le contenu est à éviter pour ne gêner les malvoyants.
Il est important de choisir des couleurs visibles par tous et de ne pas mettre les textes importants en couleur. Il est conseillé de signaler par un astérisque les saisies obligatoires dans un formulaire afin que les daltoniens, par exemple, puissent les voir.
Les niveaux de contraste entre le fond et le texte doivent être adaptés pour l’impression. Le fond est de préférence clair et les textes sombres.
Il est préférable de ne pas utiliser des polices trop petites qui risqueraient de fatiguer la vue des lecteurs ou d’être tout simplement illisibles. D’autre part elles doivent être redimensionnables pour laisser la liberté à l’internaute de les afficher à la taille qui lui convient.
Cas des administrations : Un référentiel d’accessibilité pour des services accessibles à tous
Au delà des règles de base et de la prise en compte des situations de handicap au sens strict -handicap moteur, sensoriel, intellectuel…- l’accessibilité du Web concerne toute la population. En effet les matériels, les logiciels, les infrastructures réseaux, la langue maternelle, la culture, la localisation géographique, une difficulté passagère, sont autant de cas de figure qui peuvent empêcher l’accès à l’information publique et aux services de communication en ligne.
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées pose un cadre juridique. L’article 47 de la loi précise notamment que les services de communication publique en ligne des services de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées.
Le décret n°2009-546 du 14 mai 2009 en définit les modalités générales d’application pour le Web mais aussi pour les canaux télévision et téléphonie. Il s’appuie sur le Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations (RGAA) pour les modalités techniques de mise en oeuvre.
Il vise à rendre accessible les services Web publics en se basant sur les standards internationaux en vigueur.
Intéropérabilité
Non seulement l’ensemble des systèmes d’information des organisations est hétérogène, mais les terminaux d’accès de type téléphones mobiles, assistants numériques, tablettes braille, lecteurs d’écran, consoles de jeu sont de plus en plus nombreux.
Pour que les échanges de données entre cette multitude de réseaux de matériels divers et variés restent cohérents, les communications doivent obéirent à des normes.
Pour favoriser l’intéropérabilité des systèmes d’information, il est recommandé de construire un site Web selon les standards mis au point par le World Wide Web Consortium -W3C-. Le W3C a été fondé en octobre 1994 pour promouvoir la compatibilité des technologies du World Wide Web.
extrait de mes travaux d’auteur pour les éditions Dalian publiés en 2007