Cette nuit tu t’es envolé emporté par le crabe, mon cousin, mon frère. Je suis si triste de n’avoir pu te revoir depuis si longtemps. Tu me manqueras comme tu m’as manquée.
Avec toi s’envolent à tout jamais les derniers souvenirs de notre petite enfance lorsque élevée par ta maman et lorsque ta soeur partie si tragiquement était encore parmi nous.
Ces jeux que nous partagions ; la pêche aux têtards ; les pissenlits que nous faisions friser au lavoir ; les bulles de savon ; les descentes en luge ; les vaches qu’on emmenait au pré ; le cheval de traie, à 3 bambins sur le cheval de traie pour aller au foin c’était quelque chose … Mes fringues que tu portais par économie …
Je garderai toujours en mémoire ces bons moments passés ensemble lorsque plus tard encore, à la trentaine, je me réfugiais chez toi, seul endroit où j’étais toujours bien accueillie.
Le parapente auquel tu m’as initiée ; Les Indiens De Montlamb’air dont tu étais le président ; cette fois où tu m’as sortie du lit à minuit parce que tu préférais finir la nuit à picoler du picon bière avec ta cousine au Rocking Chair plutôt que de ruminer tout seul après un diner galant raté ; les ploufs dans le lavoir ; les virées au bled ; ton séjour chez moi avec tes potes à votre retour d’Australie – j’ai toujours le koala- ; les soirées feu de camp ; les grandes discussions où on refaisait le monde ; cette promesse qu’on s’était faite de s’installer ensemble en coloc si à 50 ans on était encore célibataires, promesse qu’on n’a pas tenue.
Ah là là j’aurais tant aimé habiter cette autre partie de la maison près de toi, mais bon voilà à force de retours ratés dans une région où je n’étais pas la bienvenue je suis partie vivre ailleurs, et on s’est perdus de vue.
Je suis si triste. Repose en paix mon Patou.