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A propos de traverser la rue en vain, écrivons à l’Elysée #macronie

« L’Élysée a aidé le jeune chômeur sermonné par Macron à trouver un emploi » titrent les médias. Puisque rien ne peut être refusé à l’Elysée quand l’Élysée sollicite les employeurs, et que nous sommes quand même  7 millions de chômeurs en France toutes catégories confondues, merci à ma copine conseillère chez Pôle emploi de m’avoir rappelé le chiffre, je suggère donc à tous les chômeurs/ses d’envoyer directement une missive à notre cher président plutôt qu’une lettre de motivation aux employeurs.
Monsieur le Président de la République j’ai traversé des rues encore et encore pendant plus de 3 ans et les employeurs ont toujours refusé ma candidature en raison de mon âge, de mon trop ou pas assez d’expérience, de mon usure physique, peux pas porter… de mes diplômes, jamais les bons… Pourriez-vous m’aider à trouver cet emploi que je cherche vainement avec le soutien de pôle emploi ? Vous remerciant de votre bienveillance, veuillez trouver ci-joint ma lettre de motivation et mon CV. Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes respectueuses salutations.
Ah mince c’est un peu tard, je devrais être à la retraite en novembre de cette année si mon dossier passe… (et non je ne sais pas où l’assurance retraite en est malgré mes relances !) Du coup un  petit post-scriptum :
La Prime Transitoire de Solidarité n’étant plus attribuée  depuis le 31 décembre 2017 aux chômeurs en fin de droits de chômage et proches de la retraite, et bien qu’ils aient traversé un maximum de rues pour trouver un job, ceux-ci sont laissés au bord du caniveau  pendant des mois sans le minimum vital jusqu’à leur futur petite retraite. Ils ont juste droit du jour au lendemain sans transition qu’à la « très généreuse » Allocation de Solidarité Spécifique de 16,48 € par jour .  Ce qui correspond, si vous avez la flemme de calculer, au pognon de dingue de 494,40 € pour 1 mois de 30 jours  pour « vivre ». Comme vous pouvez le constater, cette somme est loin de couvrir les éléments indispensables à la survie. Et le moins qu’on puisse dire la chute est brutale entre la fin des indemnités de chômage calculées sur les derniers salaires  (ARE) et le début de cette allocation (ASS). La punition de prendre de l’âge dans la vie active est sévère, très sévère  ! Là on ne parle même plus de seuil de la pauvreté tellement on est en dessous ! Et bien sûr on laisse les seniors (pas si vieux que ça) qui sont dans cette situation de chômage en fin de droits, mijoter, se battre seuls dans leur coin, piocher dans leurs malheureuses réserves s’ils ont la chance d’en avoir pour tenir le coup , et/ou s’endetter pour ne pas se retrouver à la rue ! Parce qu’en plus c’est la croix et la bannière pour obtenir la moindre aide complémentaire de la Caisse d’Allocations Familiales, comme une allocation logement  par exemple qui permettrait d’atteindre  un montant, certes encore insuffisant pour se nourrir, mais suffisant pour couvrir une partie des charges fixes . Des mois de bataille en échanges de courriers, d’envoies de justificatifs, et d’emails sont nécessaires, alors que nous sommes tous fichés et que les administrations connaissent parfaitement notre situation ! En passant, Monsieur le Président de la République, vous ne pourriez pas arranger ça, sans que ça vous coûte un pognon de dingue, merci !
Voici l’adresse postale Monsieur le Président de la République Palais de l’Elysée 55 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008  Paris  

« ASSiste », je me sens coupable

Plus de 3 ans de chômage, trop âgée pour les employeurs (j’ai 61 ans et 8 mois), et surtout à  4 mois de la retraite, patatras je ne bénéficie plus de l’allocation de retour à l’emploi (75 % de mon dernier salaire) et me retrouve « ASSiste », c’est à dire bénéficiaire de l’Allocation de Solidarité Spécifique de 16,48 € par jour (équivalant RSA).
Et non l’allocation chômage n’est pas éternelle pour ceux qui croient que…
Bref, chercher une mission, un CDD est devenu vain depuis une bonne année. Je n’obtiens plus de RV, plus rien. Curieusement les offres actuelles sont pour des CDI pour lesquelles je ne peux plus prétendre. Ben oui à 4 mois de la retraite …

Du coup c’est la grosse bascule bien brutale dans la pauvreté, sans allocation logement parce que je ne rentre pas encore dans les critères qui vont bien,  sans CMU, sans autre aide sociale que l’ASS, rien de plus qui coûte un pognon de dingue !
De toute façon je ne rentre jamais dans les critères, d’autant moins que les calculs savants des organismes sociaux se basent sur les 2 années précédant la bascule dans la misère totale. Donc forcément faut patauger au moins 1 année complète dans la plus grande merde, pour pouvoir commencer à prétendre au forfait alloc logement et arriver à peu près à 750 € par mois maxi tout compris pour une personne seule. Non l’alloc logement ne couvre pas le montant total du loyer, c’est un forfait !

En attendant il faut que je fasse avec mes 510,88 € les mois de 31 jours, et que je me démerde pour couvrir mes 959,77 € de charges fixes (je suis locataire, et paie encore la taxe d’habitation, et j’ai bien sûr une mutuelle pas donnée que je ne peux supprimer). Et il faut bien se nourrir aussi…

Et je me sens coupable !

Oui je fais partie de ces assistés de chômeurs, salauds de pauvre irresponsables, prétendus illettrés de surcroît, montrés du doigt par les Sarkosy/Wauquiez/Macron and co depuis des années, critiqués par ceux qui croient qu’on cumule les aides et qu’on touche un max, et surtout qu’on utilise nos indemnités pour glander en  vacances.
Ces bourrages de crâne politico-médiatiques permanents qui montent les pauvres les uns contre les autres, ont fait que la culpabilité s’est incrustée sournoisement en moi.

Et..

Je me sens coupable parce que je ne suis pas arrivée à me sortir du chômage. Je me sens coupable parce que j’ai complètement raté ma carrière professionnelle.

Je me sens coupable d’avoir vécu une grande partie de ma vie dans la précarité et la pauvreté.

Je me sens coupable de ne pas avoir été une mère qui assure suffisamment financièrement pour aider ses enfants, bien que les ayant élevée seule.

Je me sens coupable comme s’il était honteux de me retrouver dans une telle situation. Je sors rarement de chez moi, je ne vois personne, je ne parle à personne. je fais toutes mes démarches en ligne pour ne pas me retrouver face aux fokon-yakas et à tous ces bons conseilleurs qui savent tout sur tout sans avoir rien vécu, et surtout pas ma vie. Je ne profite même pas de la mer si proche…

Je me sens coupable aussi parce que dimanche je vais à un concert. J’ai acheté mon billet en décembre 2017,  avec des économies faites sur mes indemnités de chômage que je touchais encore l’année dernière. Bref me suis offerte mon Noël ! Mais je me sens quand même coupable.
Bénéficier de l’ASS aujourd’hui et aller à un concert, salaud de pauvre tu ne te fais pas chier quand même, la vie est belle pour toi !

Je me sens coupable parce que… je profite du décès de ma mère pour survivre.  Grâce à son assurance vie je vais pouvoir compléter mes 500 € mensuel jusqu’à la retraite pour payer mes charges, et surtout garder mon toit sur la tête, ma mutuelle santé, mon smatphone et ma voiture. J’ai fait le calcul pour que ça bouche l’énorme trou jusque là.
J’avoue ! la mort de ma mère m’arrange bien. Je ne finirai pas à la rue !

Et oui, c’est comme ça les choses de la vie. C’est malheureux à dire (quoi que), mais merci maman d’être décédée. Au final ta psychotique de fille va s’en sortir grâce à toi, dans un premier temps jusqu’à novembre. Step by step…

Je me sens coupable …
Mais merde quoi, pourquoi je ne devrais pas profiter sereinement de ce qui me tombe dessus légalement alors que je n’ai rien, et surtout pas ces aides sociales bien trop compliquées à obtenir, mais qui coûtent un pognon de dingue à Jupiter !

Bah non, finalement pas de quoi culpabiliser !

Plus que 6 mois de patience !!!

Ce matin au réveil, jour de la fête du travail, good news ! je reçois un petit mot de l’assurance retraite qui me donne son feu vert pour que je fasse ma demande de retraite en ligne pour le 1er novembre. yeaaaaah !

Ah ben je vous le dis tout de suite, je n’ai même pas déjeuner pour m’empresser de me connecter pour compléter le formulaire requis.
De toute façon mon dossier est quasi complet depuis le temps que je leur envoie les documents de ma vie (qu’ils peuvent très bien trouver de-ci, de-là d’ailleurs puisque toutes les admins sont connectées entre elles et que l’assurance retraite les avait bien avant que je leur envoie. Mais bon, faut bien déforester un peu… ).

Cette fois, j’ai juste eu à joindre  les scans de mon livret de famille, des derniers avis d'(de non)imposition, de mon rib et de mes indemnités de chômage/ASS.

Et voilà, voilà ! Encore 6 mois à patienter, et je serai enfin libérééééée, délivréééééée de ce fichu  système de « vie active » anti-jeunes, anti-vieux !
Et même si mes indemnités de retraite ne seront pas très élevées, un peu moins du smic d’après les prévisions,  je toucherai plus de toute façon que mes 16,48 euros par jour d’Allocation de solidarité spécifique (ASS). Youpi !

Bientôt la grande vie quoi ! Hinhin ! 😉 (ceci est un smiley indiquant que ma phrase est à prendre au second degré. oui je précise car j’écris souvent au second degré et… ce que j’écris est souvent pris au premier degré, ben faut pas, hinhin !)

Juste une petite remarque sérieuse cette fois pour ceux qui croient que….
Pendant toute ma période de chômage, c’est à dire depuis début 2015, je n’ai pas eu droit à un sou de la CAF (personne seule, pas dans les critères, toussa toussa).
Je n’ai touché que mes allocations de chômage, pour lesquelles j’ai cotisé d’ailleurs !  et pas des alloc de riche croyez moi puisqu’elles ne peuvent pas dépasser 75 % du salaire de référence, non imposable donc !
Et maintenant que je suis en fin de droits, c’est à dire que je n’ai plus droit à ces fameuses alloc de chômage (ARE) pour lesquelles j’ai cotisé plus de 40 ans  -Ah ben non les gens, arrêtez d’être naïfs ! ces alloc ne sont pas éternelles et ne permettent pas de partir en vacances aux Bahamas-  je touche donc uniquement cette très « généreuse indemnité de secours » de 16,48 euros par jour. Indemnité très fliquée d’ailleurs, des fois qu’on vole tous ces braves gens qui suent au travail eux, pour gaver ces glandeurs de chômeurs seniors, et surtout des fois qu’on vole les très très riches qui ne paient plus d’ISF !

Ah oui au fait, comment se fait-il donc, qu’en fin de droits d’alloc de chômage (ARE), « bénéficiant » de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) de 16,48 euros par jour, et à quelques mois de la retraite, je ne touche pas la prime transitoire de solidarité (PTS) de 300 € par mois, prime qui remplaçait l’allocation transitoire de solidarité (ATS) ?
Et bien tout simplement parce qu’elle n’est plus attribuée depuis le 31 décembre 2017. pchout supprimée !!!
En clair, toutes les aides sociales dédiées aux chômeurs âgés frôlant la retraite et qui n’ont plus droit à rien malgré leurs années de travail et de cotisations n’existent plus !

Donc vivement Novembre ! Je me sentirai plus libre !

Tu as l’air en pleine forme !

Même la santé au ras des pâquerettes, en convalescence, en deuil, le moral à zéro, rongée par la tristesse et les soucis, c’est dingue comme je fais illusion, j’ai toujours l’air en pleine forme.

Ces derniers temps des copains, des proches me l’ont beaucoup dit. Une amie m’a même déclarée qu’apparemment les soucis m’allaient à merveille car j’avais une mine superbe. Elle ne s’attendait pas me voir avec une apparence d’être en bonne forme.
D’autres, connaissant aussi mon histoire, s’inquiétaient de l’état dans lequel ils allaient me revoir. Ils ont été très surpris de constater que je n’étais pas encore complètement décatie.

D’ailleurs la dernière phrase que mon père est arrivé à me susurrer à la clinique avant de ne plus pouvoir parler a été « tu as bonne mine« , alors que j’étais bien loin d’être au top. La veille j’avais subi une anesthésie générale, un mois plus tôt une opération dont je me remettais doucement, donc une autre anesthésie générale, et j’étais envahie d’inquiétude le concernant, sans parler du stress du chômage et des entretiens.
Connement je lui avais répondu « c’est parce que je ne fume pas, et que je bois peu ». Qu’est-ce qu’on peut être con parfois !

Bref je ne me l’explique pas, et je n’ai pas de recette. Malgré les aléas de la vie, alors que je n’ai pas la chanson, j’ai toujours l’air en pleine forme. C’est un fait !

Peut-être est-ce du aux rondeurs que j’ai prises ces dernières années. Mes joues bien remplies me donnent une apparence moins dure, plus saine.
Peut-être est-ce du au fait que je ne fume pas. Je n’ai pas le teint terne, pâle, grisâtre, et maladif des fumeurs.
Peut-être est-ce du au fait que j’intériorise tout par habitude de tout assumer seule.

Bref apparemment je ne suis pas marquée comme je le devrais, ni par les douleurs morales, ni par les douleurs physiques. Parce que j’en ai un paquet, c’est le moins qu’on puisse dire.
J’essaie au mieux de passer au dessus, de faire comme si de rien n’était, de ne pas en parler, surtout quand je suis en présence d’autres personnes. Il y a toujours pire. Et de toute façon quand ça ne va vraiment pas je me cache chez moi.

Je suis donc étonnée de faire encore illusion malgré tout. J’ai l’air en pleine forme. Et comme me répond si bien Agnès : « Dans un monde d’image, c’est l’essentiel! »

Ceci dit je prends ça pour un compliment. 🙂

Les services à la personne, c’est pas mon truc qu’on se le dise !!!

Alors bien sûr, si on veut trouver du travail, c’est très facile d’en trouver dans le secteur des services à la personne et plus précisément dans le secteur du grand âge.

Il y a des gens qui ne comprennent pas qu’on ne trouve pas de job alors que ce secteur d’activité est non seulement très demandeur, mais en plus non regardant sur l’âge du salarié.

Mais tout le monde n’est pas apte à faire ce genre de métier ! Ben oui !!!

Il faut quand même un minimum de capacité physique pour assister les personnes âgées dans leurs gestes et leurs tâches de la vie quotidienne. Et ça tout le monde n’a pas forcément cette aptitude sans parler de la capacité intellectuelle.

Et bien moi nada ! Je n’ai ni la capacité  physique, ni la capacité intellectuelle. Respect à ceux qui remplissent ces critères, ce n’est définitivement pas mon cas. Au passage un grand respect à ma belle-mère…

Excusez moi mais merde,  après toutes mes opérations, il y a quand même des choses que je ne peux plus faire. C’est pas pour rien que je suis travailleur handicapé.  
Sans rentrer dans les détails, je ne peux  pas m’accroupir, ni porter des choses lourdes. Alors imaginez le désastre si je dois soulever quelqu’un sans force pour le sortir du lit, le toiletter, l’aider à marcher ou autre…  Je ne parle même pas du ménage, j’ai déjà du mal chez moi, alors chez les autres, même pas en rêve. En plus je ne suis pas causante.

Bref ce secteur d’activité n’est pas pour moi ! Ni la restauration et le commerce d’ailleurs… Et tant pis si on me prend pour une glandeuse de chômeuse parce que je ne cherche pas de ce côté là !

J’ai plein d’autres aptitudes, qualités, expériences, compétences pour d’autres secteurs d’activités, croyez moi !
Bon certes ils sont moins accessibles aux seniors, mais c’est pas pour autant que je suis une glandeuse d’assistée de chômeuse, non mais !

Non je ne culpabilise pas, ni je suis en colère. J’explique !

J’ai la phobie des tests psychologiques

Ca se dit ça, avoir la phobie des tests psychologiques ? non ?
Et bien moi quand on me demande de passer un test psychologique,  plus exactement psychotechnique, lors d’un entretien d’embauche, ça y est c’est foutu d’avance. Mon cerveau se bloque, je vois flou, le trac me bouffe, et je n’arrive plus à me concentrer sur ce que je dois répondre, surtout quand c’est chronométré, d’ailleurs c’est chronométré !

Autant les tests de personnalité conçus pour estimer le potentiel d’adaptation d’un candidat dans une entreprise par un jeu de questions/réponses, ça ne me pose aucun problème. Je complète ça tranquillou, authentique, sans calcul. Autant les tests psychotechniques, ça me bloque !

C’est dingue hein !

Le dernier que j’ai passé pour un entretien, ça a été une catastrophe, grand vide sous le chignon instantané.
Bon faut dire que je sortais d’une anesthésie générale, ça aide pas…
Bref j’ai juste rempli les tests verbaux, et le reste, les tests numériques et de logiques, j’ai carrément zappé.

De devoir passer ça, ça m’a gonflé, vous ne pouvez pas savoir à quel point ! Pas envie de jouer le jeu, pas envie de réfléchir, rien, nada, cerveau vide.

J’ai même pas demandé les résultats. Vu la quasi page blanche de mes réponses, il est évident que les RH ont du penser que j’avais un Qi d’huître.
Je ne les ai même pas relancés pour savoir s’il y aurait une suite ou pas à l’entretien tellement je suis consciente du désastre.
De toute façon la personne qui m’avait promis me rappeler ne l’a jamais fait. Suite à la lecture de mes non réponses, elle a du me prendre pour quelqu’un de complètement bête, inapte, et  incapable de raisonnement !

De toute façon, dès qu’ils sont chronométrés, j’ai toujours raté ces tests là. C’est une réalité.

Le chronomètre, ouais ! ça doit être ça mon problème ! C’est un bloqueur de cerveau chez moi. Et de savoir être jugée derrière encore pire !

Parce que des tests de logiques, de chiffres, de tout ce qu’on veut, j’en ai fait un paquet en jouant, du temps où on achetait les petits bouquins de jeux divers avec mots croisés. Vous vous rappelez avant l’heure des jeux facebook à la con. Et les doigts dans le nez je remplissais les grilles.
Bien sûr là il n’y avait pas de chronomètre et mon cerveau fonctionnait impec. Mais ce n’était que du jeu, je n’étais pas jugée sur mes réponses. Du coup j’avais toujours bon, bah oui !

Certes j’étais plus jeune, m’enfin je me demande si mon blocage sur ces tests psychotechniques imposés en entretien ne vient pas de réminiscences de la honte que j’ai ressenti en CM2. Une psy avait déclaré devant toute la classe que j’étais inapte pour passer en 6ème, justement suite à ce genre de tests chronométrés. Allez savoir…
Ou alors ça vient de ce test discriminatoire à l’embauche passé en 85, 50 dans une salle et 5 qui en ressortent pour un entretien, après lequel j’ai été éliminée sans espoir pour cet d’emploi. J’avoue être sortie honteuse également. Je me suis même sentie diminuée.

Bon de toute façon je déteste qu’on me fasse passer des tests psychotechniques en entretien, c’est dit !

Aïe, aïe, aïe, suis pas sortie du chômage avec tout ça, et je n’ai malheureusement que quelques dizaines d’années d’expérience en entreprises, et une excellente capacité d’adaptation. Mais ça, ça vaut plus grand chose aujourd’hui…

Rester chez moi ou partir ? mode cogitation

« Ah non reste chez toi, on ne veut pas de toi ici »

Cette petite phrase me tourne dans la tête depuis qu’on me l’a lancée en pleine figure alors que je disais peut-être revenir dans ma région natale. La plaisanterie si c’en est une a du mal à passer.

Décidément, facile aux lambdas bien installés de me balancer du « ne reviens pas », ou du « pars » !

Parce qu’on m’a balancé exactement l’inverse dans le sud, là où ma vie était déjà bien ancrée. C’était en 2010, je flirtais déjà avec le chômage :

 Tu devrais te faire une raison et partir ! 

Rester chez moi, partir… rester chez moi, partir… that is the question !

Pour le moment chez moi, c’est Montpellier. Mais les années passent et la situation ne change guère. Chômage, santé, solitude, ce trio infernal ponctue ma vie, et la retraite approche. Il faut que je trouve un job avant… que faire ?

Rester chez moi ou partir ? et partir où ? bref je n’avance pas.

Pour ma région natale, il va falloir que je me fasse une raison. Toutes mes tentatives de retour depuis les années 90 ont clapoté.
Ah des logements il y en a, pas de problème, je reçois des propositions, pas top mais j’en reçois.
Pour ce qui est du boulot, par contre, je n’ai pas de réponse.
Mais le « reste chez toi« , ou le « on ne veut pas de toi ici« , c’est pas la première fois que je l’entends, et ça, ça me refroidit.
Et puis maintenant chacun a sa vie, ses habitudes, ses amis. Pour tout le monde je suis partie depuis des années. Je ne fais pas partie du paysage, et il n’est pas bon revenir en arrière….
Donc, si c’est pour  recommencer à zéro perdue toute seule dans un endroit où je connais plein de gens, ça risque d’être encore plus dur que dans un endroit où je ne connais personne.

Finalement, tout bien réfléchi,  j’en reste à ce que je disais en 2010, voir même en 2006 sur la question de ma mobilité géographique, si on me propose le pont en or, boulot/logement/salaire n’importe où pour tenir jusqu’à la retraite, je pars. Toulouse, Bordeaux, Marseille, l’étranger, je pars.

En attendant je continue à chercher dans le coin boulot et logement. Oui logement aussi, parce qu’il me faudrait quand même un home sweet home sans escalier dans un quartier un peu moins isolé.

Quand je ne rentre pas dans les grilles des RH #chômage

J’ai plus de 20 ans d’expérience en informatique, j’ai même démarré ma carrière dans ce secteur d’activité en tant qu’analyste programmeur et j’ai suivi l’évolution des technologies. Ce n’est pas rien comme expérience il me semble, et ça ne s’envole pas comme ça.

Une boîte cherche un rédacteur technique informatique.  Ça tombe bien dans mon dernier poste j’étais rédactrice technique.

Et bien non ça ne va pas, je ne passe même pas d’entretien parce que je n’étais pas rédactrice technique dans le bon secteur d’activité ! sic !

Donc mon expérience en informatique je peux me la carrer où je pense !

Et que la rédaction technique soit basée sur des normes dont j’ai l’expérience et que je sache m’adapter on s’en fiche !

On ne va jamais s’en sortir du chômage à cette allure !

Quand je pense que pour mon dernier poste j’ai été embauchée alors que je ne connaissais rien au secteur d’activité ni à la rédaction technique, maintenant que je connais les 2, on ne veut pas de moi, un comble ! Pourtant ça me plairait bien de finir ma carrière dans le secteur où je l’ai commencée, la boucle serait bouclée…

Oui c’est ma râlerie du jour !!!

Dans 2 ans la retraite ! oh joie !

Je suis de très bonne humeur en ce moment. En janvier j’ai titillé l’assurance retraite en ligne pour savoir si je ne pouvais pas par hasard bénéficier d’une retraite anticipée avec mon cursus de travailleur handicapé . Ben oui marre du chômage !

L’assurance retraite a donc sorti mon dossier de la pile pour l’étudier, m’a demandé un tas de justificatifs que j’ai eu un peu de mal à retrouver dans mes 40 ans de paperasserie, surtout mon début de carrière… et ça y est leur réponse est arrivée ce samedi, 10 mois après.

Et là, bonne surprise, selon l’estimation indicative globale pour la CNAV, la MSA, l’ARRCO et l’IRCANTEC, la date du taux plein  me concernant est le 01/11/2018, et non plus le 01/11/2023  comme calculé avant que je ne les contacte !  Wahou !

J’ai du relire la phrase 15 fois ! Trop contente,  j’ai gagné 5 ans !  5 ans ! Vous vous rendez compte,  je n’ai plus que deux ans à  tenir.  Et ça sans mon statut de travailleur handicapé.

Trop contente ! Youp là Boum ! Danse de la joie !

Oh bien sur je ne vais pas toucher grand chose, moins que mes allocations actuelles (75 % de mon dernier salaire). Mais j’en ai tellement marre de ces longues périodes de chômage avec ces entretiens stériles, que je n’aspire qu’à une chose, que ça s’arrête !

Par contre  dans l’idéal, il faudrait juste que je trouve une mission de 6 mois à 1 an correctement rémunérée  avant que mon allocation chômage n’arrive à terme pour éviter la bascule au RSA. Comme ça le relais vie active/retraite se ferait tranquillement sans que le montant estimé de ma retraite ne baisse trop .

N’empêche j’ai un sacré poids en moins. Je ne me voyais pas continuer comme ça jusqu’à 67 ans. Ouf !

Ma vie de seniorette au chômage par Corinne Dillenseger

Se faire interviewer pour L’Express L’Entreprise par une blogopote journaliste qui te connait bien et surtout qui a bien suivi tes déboires sur ton blog, c’est top !

Le plus top encore est que ce témoignage soit accepté par le magazine et marque pour Corinne le début d’une collaboration professionnelle.
Alors bravo Corinne et bon vent, que cette collaboration dure !!!

Et voilà donc ce fameux témoignage rédigé par Corinne Dillenseger pour L’Express L’Entreprise :
Sophie, senior au chômage: « On m’a dit qu’à mon âge je fatiguerai plus vite »

Pendant dix ans, Sophie a alterné périodes de chômage et petits boulots précaires payés au rabais. Aucun recruteur ne voulait donner sa chance à cette ex-ingénieure, la jugeant trop âgée… dès ses 45 ans. Retour sur ses années de galère.

L’âge, un frein à l’embauche? Pour Sophie, aucun doute possible. Licenciée à 45 ans après une brillante carrière dans l’informatique et le web, cette ancienne product marketing manager (chef de produit) a dû se rendre à l’évidence: « j’étais atteinte de senioritude aigüe ». Son parcours de combattant a duré 10 ans. « J’ai vécu cette situation de chercheuse d’emploi senior comme une humiliation ».

Atteinte de « senioritude aigüe »
A chaque entretien, Sophie doit systématiquement démonter les a priori des recruteurs en mettant en avant son dynamisme, son savoir-faire et même son statut de femme sans enfants à venir ou à élever. Aucun argument ne convainc les employeurs. « On m’a dit qu’à mon âge je fatiguerai plus vite et donc que je serai sujette à l’absentéisme, que mes compétences informatiques n’étaient plus à jour, que j’étais dépassée. Une DRH a même voulu me faire passer des tests pour vérifier si je savais me servir d’un clavier et d’une souris. Là, c’est moi qui ai mis fin à l’entretien ».

A défaut de trouver un poste fixe et parce qu' »il faut bien payer les charges et manger », Sophie accumule les petits boulots, les missions courtes, fait de l’intérim, recourt au portage salarial, accepte des jobs alimentaires payés au Smic. Elle travaille pour des TPE, des PME, des multinationales et même dans une collectivité territoriale. Elle reprend les études et décroche un diplôme de master 2 pro d’auteur rédacteur multimédia à l’Ecole des Mines d’Alès. Sans résultat, à part celui de voir dégringoler ses allocations chômage. « J’étais trop vieille, personne ne voulait de moi, les recruteurs préféraient toujours des juniors ».

Un CDI à 55 ans
L’ex-cadre continue pourtant à se battre, encouragée par sa conseillère Pôle emploi. « Elle a toujours cru en moi, en mes méthodes et mes choix ». Sa persévérance finit par payer. A 55 ans, elle décroche enfin un CDI comme rédactrice technique dans une PME spécialisée dans la fabrication de lits hospitaliers. Le secteur et le poste ne correspondent pas vraiment à son profil mais pour Sophie, c’est le bout du tunnel et elle s’y voit finir sa carrière. Trois ans plus tard, une société concurrente la débauche. Le salaire et l’ambiance y sont meilleurs. Flattée, Sophie accepte mais l’entreprise met brutalement fin à sa période d’essai. Changement de hiérarchie, d’organisation, de besoins, son profil ne colle plus. Retour à Pôle emploi.

Tenir en attendant la retraite
Aujourd’hui, à bientôt 60 ans, l’ancienne ingénieure vit « sur le fil du rasoir ». Des problèmes de santé à répétition ont eu raison de ses économies. Elle a entamé une demande de mise à la retraite anticipée à 62 ans au lieu de 67. Elle touchera alors 600 euros par mois, le même montant qu’elle obtiendra à la fin de ses droits au chômage.

En attendant, il s’agit de tenir car « à moins d’un miracle », Sophie ne voit pas qui l’embaucherait. « Mon conseiller Pôle emploi m’a dit qu’il ne m’embêtera pas. Il sait à quel point je me suis démenée. Mais cela ne veut pas forcément dire que je vais baisser les bras ».